La Maison Boulgakov est-elle en danger?

15 septembre 2009

La Maison de Boulgakov à Moscou, le plus sympathique des deux mu-sées rivaux de Boulgakov à Bolchaïa Sadovaïa No. 10 à Moscou, a célébré son cinquième anniversaire cette année et se développe toujours con-stamment avec des activités implacablement fascinantes et intéressantes. Des activités beaucoup plus excitantes et intéressantes en tout cas que ce qui est organisé par le musée officiel, le Musée Mikhaïl Boulgakov, qui réside dans le même bâtiment. La Maison de Boulgakov, fondée en 2004, est une organisation privée pleine de vie et très active, se trouve sur le rez-de-chaussée. le Musée Mikhaïl Boulgakov, établie en 2007, est un musée officiel, mais très sérieux, plus froid et plus passif. Mais il se trouve dans l'appartement original no. 50, le mauvais appartement du Maître et Margue-rite, ce qui attire certainement certains de leurs visiteurs. Détail juteux: la Maison de Boulgakov loue aussi l'appartement no. 51 dans le bâtiment, à côté de l'appartement no. 50 de leurs rivaux. C'est là où ils organisent leur théâtre d’enfants et où ils conservent une partie de leur collection de musée.

Mais 2009 n'est pas entièrement une année jubilaire heureuse pour l'équi-pe enthousiaste de bénévoles de la Maison de Boulgakov. Le bizarre prê-tre auto-proclamé Aleksandr Aleksandrovitch Morozov, un ancien policier de Zagorsk, continue à attaquer la Maison de Boulgakov avec des harcè-lements les plus incroyables.

Aleksandr Morozov, qui aime que l’on lui appelle Сан Саныч (San Sanitch) ou Saint-Sander, organise régulièrement des manifestations contre l’oeu-vre de Boulgakov. Il ne nie même pas que, le 22 décembre 2006, il a cam-briolé dans l'appartement no. 51 avec un groupe de partisans, et qu'il a dé-truit une partie de la collection de la Maison de Boulgakov. Morozov ptétend être "le gardien principal de l'héritage culturel de la Russie” et il est le pré-sident du soi-disant Fonds pour le sauvetage du monument de l'histoire et la culture, la Maison de Boulgakov. Ailleurs sur ce site vous pouvez lire plus plus sur Saint-Sander et son passé, notamment avec des enfants né-gligés dans sa ville natale Zagorsk

Lees meer over het verleden van Aleksandr Morozov

Arthur Staroverov, un homme d'affaires et ancien locataire dans le bâti-ment, se souvient que ce n'est pas la première fois que Сан Саныч a créé des problèmes à Bolchaïa Sadovaïa no. 10. Il avait toujours des revendica-tions de masse contre d'autres locataires. Il y a quelques années il a réus-si à faire fermer définitivement le restaurant glamoureux Teatron qui était situé au rez-de-chaussée. Le propriétaire du restaurant, comme l'équipe de la Maison de Boulgakov maintenant, n'avait pas pris les revendications de Morozov au sérieux et quand elle s'était rendue compte qu'elle aurait du le faire il était trop tard. Son restaurant a dû fermer ses portes. "Si quelqu'un vient en trottant avec les revendications bizarres," dit Staroverov, “cela signifie qu'il lui manque quelque chose. Donc nous avions décidé, avec notre société, de lui offrir un trois appartement de trois chambres dans un autre bâtiment. Nous avons cru que ce ‘pauvre homme’, qui vivait dans un appartement d'une pièce avec son fils et sa belle-mère, l'aurait apprécier. Mais Morozov a refusé ce cadeau généreux.

Personne ne sait comment Alexandre Morozov a réussi à le faire, mais il a su occuper certains des appartements de Bolchaïa Sadovaïa no. 10. Le Управление по борьбе с экономическими преступлениями ou le Con-seil d'administration pour la Lutte contre les Crimes Économiques a ouvert un dossier contre lui. Et le Département d'Habitation de la ville de Moscou a décidé, en 2004, que le "Sauveur de l'héritage” devrait être expulsé de ses appartements. Dont un était l'appartement sur le rez-de-chaussée, où maintenant la Maison de Boulgakov est installée.

Mais Morozov n'était pas trop impressionné. Il a rejoint le choeur de l'Église de Taganka et il n'avait pas peur que ses activités passées avec les en-fants négligés ou ses pratiques frauduleuses seraient connus publique-ment. Au contraire : il a réussi à confisquer quelques appartements vides au troisième étage avec cinq pièces et il a commencé à attaquer la Maison de Boulgakov de là. Il lance régulièrement de l'eau et d'ordures aux visi-teurs de la Maison de Boulgakov. Le 22 décembre 2006, il est entré de for-ce dans l'appartement no. 51 et a lancé une partie de pièces de valeur du musée par la fenêtre sur la rue, en provoquant un dommage à une valeur de $100,000.

Il a déjà plusieurs fois porté des plaintes officielles contre Nikolaï Golou-biev, le directeur de la Maison de Boulgakov, parce que ce dernier - ne rit pas, cher lecteur - "boirait du sang humain" chaque nuit. Goloubiev serait un pratiquant du satanisme et un vampire, comme il est écrit noir sur blanc dans les rapports de la police. Apparemment Aleksandr Morozov reproche à la Maison de Boulgakov des activités antireligieuses.

"Il est venu ici pour faire des photos de toutes nos expositions," raconte Goloubiev, "en commencement par un brocart enduit pour terminer par un cendrier. Alors il nous a dit que c'était ses affaires que nous avions volées de lui." L'argument de Morozov était simple. Avant que la Maison de Boul-gakov était installé dans l'appartement, il y aurait eu son Fonds pour le se-cours du monument d'histoire et de culture. Sa femme, une ancienne ac-trice, aurait utilisé cet endroit pour son théâtre d’enfants. Les parents des enfants auraient été tellement contents des représentations qu'ils auraient offert des antiquités en masse à son fonds. Mais quand le Département d'Habitation de la ville de Moscou l'a chassé de cet appartement - il y res-tait illégalement - il aurait, dans sa hâte pour évacuer, oublié ses antiqui-tés. Maintenant il a juste voulu les reprendre.

Les membres du personnel de la Maison de Boulgakov étaient d’abord convaincus qu'ils avaient à faire avec un idiot de ville et, comme les pro-priétaires d'ancien restaurant Teatron ils n'ont pas pris l'homme au sérieux au départ... Mais la cour de justice a décidé autrement.

Après un procès bizarre qui s'inscrirait facilement aux pages de du Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov, la Maison de Boulgakov fait maintenant face à une confiscation possible de sa propriété et une perturbation sé-rieuse de ses opérations. En mars 2009, une cour de paix à Moscou a décrété qu'Alexandre Morozov est le propriétaire légitime des propriétés du musée à une valeur 6 millions de roubles. Morozov a dit que ses affaires ont été volées. La Maison de Boulgakov a contesté cette décision et continuera à travailler. Mais si l'appel est rejeté, il fera face à des difficultés financières importantes et peut-être à la faillite.

Romuald Krylov-Jodko, le chef du Département pour la Culture de la Ville de Moscou et dans cette position responsable pour environ 108 institu-tions culturelles à Moscou, dit ne pas savoir comment il peut aider la Mai-son de Boulgakov. "Nous voulons leur aider," dit-il, "mais nous n'avons aucune juridiction. Je sais que la Maison de Boulgakov est beaucoup plus actif que le musée officiel dans le même bâtiment mais la Maison de Boulgakov est une initiative privée, ce n'est pas un musée officiel, donc je ne peux rien faire pour eux."

Pendant que la Maison de Boulgakov est sous l'attaque, le Musée Mikhaïl Boulgakov dans l'appartement no. 50 reste silencieux et ne donne pas de commentaires sur les événements. Il est très étrange qu'ils n'ont jamais eu de problèmes avec Aleksandr Morozov.



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